La collection Narration

Originalité du sujet

L’originalité s’applique particulièrement au sujet du récit. Combien de fois ai-je entendu dire par des auteurs amateurs : Et en plus, ce sujet n’a jamais été traité !. L’apprenti-auteur l’exprime toujours comme un gros point positif. C’est vrai que ça peut l’être dans certains cas. Mais le plus souvent, l’auteur devrait s’interroger autrement et se demander pourquoi, justement, il n’y a jamais eu de récit sur le sujet en question.

La réponse paradoxale la plus courante est simplement que le sujet n’intéresse pas ou qu’il est trop dangereux, glissant, anxiogène — pour reprendre les termes les plus entendus dans la bouche des diffuseurs/producteurs/éditeurs — pour donner l’envie de réaliser le projet.

En vérité, un projet a plus de chance d’être acheté lorsque le sujet est suffisamment dans l’air du temps pour capter d’emblée l’intérêt (si ce n’est pas un sujet aussi universel qu’une histoire d’amour), mais qu’il traite ce sujet de façon originale.

Le projet idéal, c’est le projet qui s’appuie sur un sujet maintes fois traité, mais abordé de façon inédite.

Originalité versus excentricité

Robert McKee nous invite judicieusement à ne pas confondre *originalité* et *excentricité*. On peut poursuivre son propos en disant que l'*originalité* découle sans le chercher d'une recherche profonde de la vérité tandis que l'*excentricité* découle d'une recherche du faux, de l'impossible, de l'invraisemblable. La première est une démarche artistique, la seconde est une démarche non sincère.