Lorsque l’on a à gérer des étapes, une progression dans l’évolution psychologique du personnage, on peut se servir d’outils psychologique très intéressants comme celui-ci, utile et appliqué dans de nombreux films traitant du deuil, mais pas seulement, comme on pourra s’en convaincre.
Il s’agit des sept étapes du deuil, sept étapes psychologiques par lesquelles passent tout individus normalement constitué lorsqu’il subit le drame d’une perte affective. Comme on le verra, cette perte peut être aussi bien réelle — une mort — que symbolique — une séparation.
Etape 1 – Le Choc de l’annonce : C’est une phase courte. L’annonce d’une rupture, conduisant à un constat, une annonce laisse la personne sans émotion apparente. Le terme de sidération peut tout à fait convenir pour qualifier la réaction de la personne face à l’information transmise. Exemple : « Je te quitte, c’est fini, vous êtes viré ».
Par rapport à ci-dessus : dire que le choc peut être très violent, au contraire, comme dans 21 grammes.
Cristina apprend que ses filles et son mari son mort. Elle s’effondre.
Etape 2 – Le Déni : C’est le refus de croire l’information. Sont utilisés des arguments et la contestation. Le rejet de l’information fait place à une discussion intérieure ou/et extérieure. Il ne faut cependant pas croire que la brièveté de cette phase signifie qu’elle n’est pas importante. Certaines personnes s’enferment dans cet état de déni, de refuge (préserver la chambre du disparu intacte, continuer à mettre son assiette à table (etc). Exemple : « Ce n’est pas vrai, pas possible…. ».
Cristina ne peut croire ce qu’elle entend de la bouche des toubibs. Mais ça va bien au-delà : en refusant d’abord de se venger, de même porter plainte contre Jack, ça n’est pas de l’intelligence ou de la maturité, c’est du déni, elle refuse de croire encore que c’est arrivé, et le fait de se venger, de porter plainte, ça serait, quelque part, accepter que ça s’est passé.
Etape 3 – La colère et le marchandage : C’est la confrontation avec les faits qui va engendrer une attitude de révolte, tournée vers soi et vers les autres. c’est aussi une phase de marchandage qui peut prendre une tournure “magico-religieuse”. On promet à une “entitée invisible” de ne plus faire telle ou telle chose si la situation originelle pouvait revenir. Les intensités peuvent être variables, selon la maturité affective de la personne. La pensée de la personne s’alimente de fortes contradictions. Elle peut s’emporter par ou s’enfermer dans le plus grand mutisme. Des pulsions de vengeance peuvent ainsi la pousser à avoir des comportements qu’elle ne comprend pas elle-même. En fait, la personne est confrontée à l’impossibilité d’un retour à la situation première. Elle doit faire le deuil, et passe par de nombreuses émotions : reproches, remords, ressentiments, dégoûts, de la répulsion, séduction ou agression. Exemple : « C’est de leurs fautes, ils n’ont jamais rien fait pour moi ».
Cristina veut se venger, elle veut faire payer Jack.
Etape 4 – La tristesse : C’est un état de désespérance. « Ce n’est pas juste, pourquoi elle m’a fait ça à moi, qu’est ce que je vais devenir » ?
Cristina s’effondre dans les bras de ??? (Sean Penn)
Etape 5 – La résignation : C’est l’abandon de cette lutte au cours de laquelle la personne peut avoir le sentiment d’avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue. Elle n’a aucune visibilité de ce qu’elle peut faire. Elle agit au gré des circonstances. Cette résignation peut aussi se composer de rejet. Exemple : « C’est la vie, Dieu est en contrôle ».
Cristina se drogue
Etape 6 – L’acceptation : Dans cette étape, la personne accepte la perte (de l’être cher, de la petite amie, ou du travail). En l’acceptant, elle est capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. Elle commence à avoir plus confiance en elle, se sent mieux et l’avenir ne semble pas aussi noir qu’avant. Exemple : « J’y pense encore parfois, mais je m’en sors ».
Cristina vient se poster à côté de Jack. Elle lui pardonne d’un vague sourire.
Etape 7 – La reconstruction : l’acceptation seule ne suffit pas. Il faut reconstruire progressivement. La personne en deuil prend conscience qu’elle est en train de se réorganiser pour répondre aux obligations liées à toute vie en société. Se reconstruire amène à mieux se connaître, à découvrir ses ressources personnelles et à prendre conscience de son existence. Cette démarche développe la confiance en soi-même. Le sentiment de vulnérabilité fait place à une nouvelle énergie et, pour le croyant, une plus grande confiance en Dieu.
Cristina est de nouveau enceinte.