La collection Narration

Le Niveau de détail

TODO: Indiquer que ce problème touche particulière le synopsis et le scénario.

Avant d’aborder la question de la rédaction, il convient de faire une halte sur un problème crucial de la rédaction sur lequel bute souvent l’apprenti-auteur.

La notion de “niveau de détail” est loin d’être évidente pour l’apprenti-auteur, et elle est pourtant déterminante dans la pertinence d’un document, qu’il soit pitch, synopsis, traitement ou scénario.

La position naturelle du lecteur

Ce qu’il faut comprendre en tout premier lieu, c’est que le lecteur, par un processus rapide et quasi automatique — surtout lorsqu’il a l’habitude de lire —, règle inconsciemment sa lecture au niveau de détail qu’on lui propose en tout premier lieu.

Si le texte commence par suggérer un niveau de détail très élevé — comprendre simplement : beaucoup de détails dans l’écriture — le lecteur attendra de sa lecture qu’elle se maintienne à ce niveau de détail. Il pourra donc ressentir de la frustration lorsque ce niveau de détail changera, quand bien même l’histoire deviendrait passionnante (j’aurais même envie de dire : surtout si l’histoire devient passionnnante).

L’effet inverse est moins nocif et l’on peut, dans un texte où le niveau de détail n’est pas important, entrer passagèrement sur plus de détail, surtout lorsque ce détail parle mieux qu’une phrase générale de généralité.

De la même manière, une phrase synthétisant tout un passage détaillé, dans un document de niveau de détails élevé, pourra permettre de fixer les idées, de mettre l’accent sur le sens ou la fonction d’un passage. Il ne faut pas s’en priver.

Mais dans les deux cas, il conviendra de faire sentir que ces digressions sont passagères, en les rendant courtes.

Le niveau de détail doit être homogène d’un bout à l’autre du texte.

Comment travailler son degré de détail ?

L’espace disponible

Il existe une méthode très efficace pour se contraindre à respecter le niveau de détail choisi. Il consiste simplement à s’appuyer sur la longueur du document à produire.

En fonction du nombre de pages, on déterminera la place que pourra occuper chaque partie du récit. Nous y reviendrons plus loin dans la gestion de la durée.

En vérité, c’est tout ce qu’il y a à savoir. Si on me donne quatre pages pour écrire l’histoire, alors j’écrirai cette histoire sur quatre pages. C’est la place que j’aurai qui déterminera le degré de détail que je pourrai utiliser, et je m’arrangerai pour que ce niveau de détail soit homogène.

Le détail peut être un raccourci

Parfois il est plus rapide de placer un détail. Ou  un détail est parfois plus évocateur qu’une longue description synthétique. C’est typique avec l’utilisation du dialogue, qu’on hésite parfois à utiliser. Dans un synopsis, plutôt que d’écrire :

Le flic lui demande de circuler. Elle l’envoie bouler, de façon assez violente et vulgaire.

Il peut être plus court d’écrire :

Le flic lui demande de circuler. Elle lui répond merde !.

Moins en dire, mieux le dire

De façon générale, essayer toujours de :

Moins en dire, mais mieux le dire.

Efforcez-vous toujours, dans la rédaction, de retirer tout ce que vous pouvez retirer. Et de travailler les tournures des phrases qui restent.

Concrètement, cela nécessite des passages sur le texte exclusivement réservés à ça. Si vous tentez de le faire en faisant autre chose, en travaillant le style ou des éléments de la narration, vous échouerez. Vous devez consacrer des passages de lecture exclusivement consacrés à mesurer la pertinence de chaque mot, à la soupeser et à prendre les décisions qui s’imposeront.

Fastidieux au début, ce travail deviendra une seconde nature et vous commencerez peu à peu à savoir écrire.

CHECKUP[Avez-vous exécuté plusieurs passes exclusivement consacrées à supprimer ce qui était inutile dans votre texte ? redaction]

Une fois conservé que ce qui était indispensable, vous pouvez chercher à le dire du mieux que vous pouvez.

Illustrations

TODO: Renvoyer à des illustrations sur internet (si version papier)

TODO: Utiliser : depuis un satellite, on ne voit pas le détail d’un jardin. MAIS parfois un détail peut révéler l’ensemble de l’histoire