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Synopsis : principes rédactionnels

Avant d’aborder la rédaction plus précisément, voyons quelques principes rédactionnels à appliquer spécifiquement au synopsis — principes qui s’ajouteront à ceux dégagés dans la grande section de ce livre consacrée à la rédaction (cf. La rédaction).

Notons que le synopsis ayant un usage plus grand dans l’audiovisuel, nous considérerons ici qu’il s’agit d’un récit destiné à l’écran, pas à l’écrit.

• Le synopsis ne doit pas suivre la chronologie du récit à la lettre. Il doit savoir faire des raccourcis, des impasses, des ellipses, et ne pas hésiter parfois à inverser l’ordre des évènements ou à déplacer les informations lorsque cela amène plus de clarté ou de fluidité.
• Le niveau de détail dépendra de la longueur du synopsis et du nombre d’évènements retenus.
• Le synopsis doit se concentrer sur les personnages principaux, à commencer par le protagoniste.
• Le synopsis doit se concentrer sur les intrigues principales, à commencer par celle du protagoniste.
• Alors que le scénario doit absolument suggérer et ne rien expliquer, le synopsis, au contraire, doit expliquer plus que suggérer.
• Le synopsis doit être plus psychologique que visuel. Si le scénario doit démontrer qu’il est essentiellement visuel, le synopsis se contente de raconter l’histoire. L’aspect psychologique, dans un synopsis, est plus important que l’aspect visuel. Si l’histoire a été correctement conçue pour l’écran, le synopsis le laissera sentir sans rien avoir à faire.
• Le synopsis doit adopter une rédaction plus stylisée que les autres documents. Le style doit rendre compte du rythme, du genre, et bien sûr… du style de l’histoire : si c’est un drame, il doit faire ressortir les aspects dramatiques, si c’est une comédie, il doit faire ressortir l’humour, etc.
• Le synopsis ne doit pas être un séquencier stylisé. Il n’y a rien de plus néfaste que l’impression de chemin de fer qui endort la lecture — une scène, puis une scène, puis une scène, etc. (il en va tout autrement du scénario, qui laisse le temps à la scène de se déployer et peut jouer sur des contrastes très forts).
• S’efforcer de ne pas multiplier les noms propres (préférer “son boss” au patronyme exact de ce boss).
• Bien faire sentir ou expliquer les mouvements psychologiques et les motivations.
• Résumer les longues séquences, les grands mouvements de l’histoire.
• Chercher les meilleurs enchainements possibles. Encore une fois, il faut savoir inverser les évènements, ne pas menotter la rédaction à la chronologie du récit, pour produire le texte le plus fluide et le plus pertinent possible.
• Le synopsis ne doit pas se perdre dans le détail. Le cerveau du lecteur, de façon inconsciente et automatique, se place dans l’attente du niveau de détail qu’on lui propose. Une partie détaillée appauvrira du même coup les parties moins détaillées et donnera l’impression de pauvreté narrative.
• Le synopsis doit mettre en exergue les points forts, les temps forts, les moments forts. Il doit le faire sans entrer dans le détail.
• Le synopsis gagne à poser les questions que va se poser le spectateur ou le lecteur.
• Écrire court, laisser respirer le texte. Ne pas écrire un pavé indigeste de 100 lignes. Ne jamais écrire un paragraphe de plus de 10 lignes.
• Prendre du plaisir à écrire son texte pour en donner au lecteur. Se passionner pour son histoire, avoir une furieuse envie de la partager.