La collection Narration

Évolution de votre vision

Accepter l’évolution

Il se peut que votre impulsion première évolue. Par votre recherche, par votre travail sur le sujet, par le biais de la documentation, il se peut que vos idées sur le sujet et votre propos changent. Ne rejetez pas cette évolution, ne croyez pas qu’elle vous éloigne de votre histoire, ne la fuyez pas sous prétexte que vous vous étiez fixé d’autres objectifs, au contraire : cette évolution est souvent la marque d’une maturation de votre sujet !

Dans un exemple précédent concernant le sujet sur les médecins, vous découvrirez peut-être, par le biais de la documentation, que ces docteurs que vous condamniez à tort sans le savoir sont en fait assujettis à une administration rigide, victime d’inertie qui ne veut— ou ne peut — prendre aucun compte de leurs demandes.

Face à cette découverte, votre sujet ne peut qu’évoluer, sous peine de raconter n’importe quoi.

C’est maintenant contre l’administration médicale que vous allez orienter votre critique. Et tout le film en sera métamorphosé : les personnages changeront, le protagoniste (peut-être jusqu’alors un malade victime d’un docteur) passera d’un personnage à un autre (Le protagoniste deviendra un docteur, voulant sauver un malade, et qui se heurtera à la rigidité de l’administration), etc.

TODO: Indiquer que c'est pour ça qu'on conseille de faire de la documentation avant d'établir le sujet. Et le dire si en fait je ne le dis que dans le programme UN AN UN SCRIPT. Dire même que beaucoup d'auteurs font de la documentation sur un sujet avant même d'attaquer le sujet, pour être sûr qu'il est intéressant.

Découvrez l’histoire cachée

Cette notion d’évolution du propos est fondamentale. Même lorsque vous parvenez à l’étape de réécriture, il se peut que vous modifiiez votre sujet défini pourtant dans la première étape de travail. Cela est parfaitement sain, créativement stimulant, et profondément humain. Laissez se faire ces va-et-vient et tirez-en profit. Découvrez l’histoire qui se cache en vous. L’important étant d’avoir toujours quelque chose à raconter, et que ce quelque chose soit en accord avec ce que vous êtes et pensez. C’est ce quelque chose qui doit présider à toutes vos décisions.

Refuser l’évolution du propos

Il se peut également que vous vouliez vous en tenir à votre propos de départ, votre postulat, votre prémisse. Rien ne vous séduit dans l’idée de vous attaquer à l’administration médicale par exemple. Dans ce cas, il convient de changer le cadre de telle manière qu’il puisse correspondre à votre propos tout en respectant votre évolution inévitable. Si, par exemple, vous avez une sérieuse dent contre les médecins et que vous tenez— non sans humour j’espère — à vous venger d’eux par un film, en aucun cas vos découvertes et votre travail ne devront vous détourner de cette impulsion première, sous peine de perdre toute motivation et de ne plus savoir, au bout du compte, pourquoi vous vouliez traiter l’histoire à laquelle vous allez aboutir.

Pour éviter ce désintéressement— très souvent inconscient —, détournez les choses à votre avantage. Dans l’‘exemple choisi, on pourrait par exemple imaginer un docteur trop faible, ou au contraire trop ambitieux, pour vouloir s’opposer à une administration qu’il sait pourtant inadaptée. L’administration lui servira alors de couverture, de prétexte. Dans ce cas, vous ne déplacez pas vos bases vers un autre propos mais vous les adaptez à la réalité que vous avez découverte. Avec un peu d’imagination, on peut se sortir de toutes les situations.

Notez qu’avec la maturité, la précision des propos que vous choisirez et la pertinence “documentée” des choix de départ que vous ferez, les options que vous prendrez sur une nouvelle histoire seront de moins en moins sujettes à hésitation et retournements. Vous serez en mesure dès les prémices à orienter la barre vers le bon cap. N’est-ce pas encourageant ?