La collection Narration

Outils de construction

Les Premiers documents

Les premiers documents permettant de réfléchir à la structure peuvent être de simples documents de texte, des brainstormings. Comme je l’explique dans Entretenir le chaos dans Le Travail de l’auteur, il n’est pas bon de s’organiser trop vite lorsque l’on commence à développer un récit.

Cependant, dès que les choses commencent à prendre forme, dès que de sérieux semblants de structure apparaissent, il est nécessaire de s’organiser pour tenter d’y voir le plus clair possible tout au long du développement.

Plusieurs techniques sont applicables :

Nous n’aborderons pas en détail ces différents outils qui représenteraient à eux seuls l’intégralité d’un ouvrage. On trouve suffisamment de tutoriels sur internet pour en savoir plus. Nous nous contenterons ici de survoler trois de ces techniques dont l’usage est fécond et l’application relativement simple :

La technique des fiches

C’est une technique très pratique qui permet une grande souplesse dans la gestion de la structure. Elle consiste à écrire ses scènes — ou ses évènements — sur des fiches bristol de petites tailles et de les disposer sur un tableau de liège — ou à même le sol si vous ne disposez pas de tableau de liège.

Cette technique permet de jeter toutes les idées de scène sur des fiches qu’on peut tout de suite commencer à agencer comme on l’entend. C’est une technique d’une grande souplesse puisqu’elle permet de modifier l’ordre des évènements très facilement — aussi facilement que l’inversion de deux fiches — et de pouvoir constater immédiatement ce que produit le nouvel agencement.

On peut utiliser aussi des fiches bristol de couleur et donner un sens aux différentes couleurs pour rendre le tout plus parlant encore. On peut par exemple donner une couleur par intrigue ou par brin, ou donner une couleur pour les scènes de nuit et une autre pour les scènes de jour, ou choisir une couleur en fonction du rythme de la scène, ou encore attribuer une couleur spéciale aux scènes-clés du paradigme de Field augmenté, etc. À vous de choisir la configuration qui vous correspond le mieux.

Le logiciel de dessin

On peut utiliser la technique des fiches précédente sur un logiciel de dessin quelconque. On perd un peu en maniabilité mais on n’est plus limité par l’espace. De plus, on bénéficie de nombreuses fonctions intéressantes comme la possibilité de masquer des intrigues ou de ne montrer qu’elles par exemple, en se servant du système des caches — des masques — qui sont souvent à la base de tels logiciels, à l’instar du logiciel libre Gimp.

Tableaux d’un éditeur de texte

On peut aussi, tout simplement, utiliser un traitement de texte normal, un éditeur de texte.

Les tableaux — ou tables — permettent par exemple de dessiner un plan du paradigme de Field augmenté en utilisant différentes lignes pour définir le contenu de chaque acte, la définition des scènes-clés, etc. Nous en donnons des exemples dans l’ouvrage consacré aux documents (où vous trouverez même un modèle comme celui présenté ci-dessous à télécharger) et dans le recueil d’exemples (cf. La fiche Structure dans Les Documents d’écriture).

Schéma général de la fiche structure

Niveaux de titre d’un éditeur de texte

Les niveaux de titre d’un logiciel libre comme LibreOffice permettent aussi un travail souple sur les différentes parties. Nous vous renvoyons au manuel de ces logiciels ainsi qu’aux différents tutoriels de Scénariopole qui expliquent en détail les différentes techniques possibles.

Pas de technique miracle

Pour conclure, on se doit de dire que si certaines techniques ont le mérite de paraitre très alléchantes, aucune d’entre elles n’écrira jamais la structure à votre place. Les techniques miracles qui se substitueraient à votre travail n’existent pas.

Et le meilleur endroit, de très loin, pour élaborer sa structure, celui qui apporte la plus grande souplesse, qui permet la plus grande créativité, qui ne demande aucune manipulation manuelle, restera toujours… votre cerveau. Parvenir à établir la structure du récit — au moins la base — dans votre tête reste la technique la plus sûre, la plus souple, celle que vous pouvez emporter partout avec vous et utiliser n’importe quand. N’oubliez pas de faire appel à elle en toutes circonstances !