Quand il développe son histoire, l’auteur expérimenté anticipe de façon intuitive la durée ou la longueur de ses évènements, de ses scènes, et même celle de l’œuvre elle-même. Cela lui permet de produire un ouvrage de longueur convenable. Cela lui permet également de sentir les proportions et de jouer avec cette durée pour établir sa structure.
L’apprenti-auteur doit s’efforcer d’acquérir le plus tôt possible cette capacité à gérer la durée ou la longueur de ses histoires. Qu’il s’agisse d’un roman, d’un scénario, d’une BD ou même d’une pièce radiophonique, il peut toujours compter en nombre de pages.
Ces durées, lorsqu’on travaille avec les évènemenciers, peuvent être indiquées approximativement pour chaque évènement (ne pas les confondre, ci-dessous, avec les horloges qui permettent d’horodater les évènements lors des analyses ; il s’agit ici de durées).
Ici, l’habitude de l’analyse de films rigoureuse pourra grandement vous aider à juger de la durée d’une scène. Dans le cas contraire, tentez d’imaginer la scène ou esquissez-la sous forme de scénario pour lui attribuer un temps. Vous pouvez même vous amuser à la jouer tout en l’imaginant, ce qui a l’avantage, au début de votre apprentissage, de vous rapprocher au plus près du rythme réel.
Dans les autres documents, et particulièrement les synopsis, on peut se contenter de respecter la durée des trois actes — si on travaille en trois actes. Si l’on s’appuie sur le paradigme de Field augmenté, on peut penser son document en quatre parties égales puisque le deuxième acte fait le double de la durée des deux autres actes. Vous pouvez consulter l’élaboration du synopsis exposée dans cet ouvrage pour connaitre le détail de la procédure (cf. Synopsis : élaboration du plan).